OFFICIER·ÈRE DU RENSEIGNEMENT
CAPT. CHLOÉ VACHER :
Je suis le Capitaine Chloé Vacher, originaire de Paris en France, et je suis Officier du renseignement dans les Forces armées canadiennes.
NARRATEUR :
L’époque où il suffisait de connaître notre ennemi, le lieu où il se trouve et sa façon de combattre est terminée. Le travail des officiers du renseignement consiste à prédire l’avenir dans un monde asymétrique. Les officiers du renseignement doivent faire en sorte que les commandants soient bien informés au sol, dans les airs ou en mer. Les officiers du renseignement doivent comprendre l’environnement opérationnel à mesure que les événements se déroulent et diriger leurs équipes afin de recueillir des renseignements, notamment sur la météo, le terrain, l’ennemi, les gens et la politique.
CAPT. CHLOÉ VACHER :
Le métier d'officier du renseignement c'est un métier qui est extrêmement compliqué, qui vient avec beaucoup de défis et de responsabilités. Le rôle principal de l'officier du renseignement, ça va être de conseiller le commandant de son unité ou de sa formation quant à la menace que représentent l'ennemi et ses atouts pour nos propres forces à nous.
NARRATEUR :
Le renseignement est à la fois un art et une science. Les officiers du renseignement utilisent des outils informatisés pour aider leurs équipes à analyser une énorme quantité d’information.
CAPT. CHLOÉ VACHER :
Le renseignement est à la fois un art et une science. Les officiers du renseignement utilisent des outils informatisés pour aider leurs équipes à analyser une énorme quantité d'information. Pour conseiller le commandant c'est vraiment un travail d'équipe. On est plusieurs dans l'équipe de renseignement, dans la cellule de renseignement. On prend en compte énormément de renseignements de sources différentes. Donc il y a le renseignement de sources ouvertes. Ça peut être de l'imagerie, ça peut être du renseignement électronique. Puis ces sources de renseignement nous permettent de collecter sur l'ennemi, sa présence, ses forces, sa disposition. Puis après nous, c'est notre métier et notre formation professionnelle qui nous permet de tirer des conclusions un peu de ça, puis de présenter notre évaluation au commandant par la suite pour que lui ou elle puisse prendre une décision.
NARRATEUR :
Les officiers du renseignement peuvent aussi se servir de leur instinct et de leur formation pour évaluer les situations.
CAPT. CHLOÉ VACHER :
Je pense que les gens se rendent compte de plus en plus à quel point le renseignement est important en ce qui concerne les Forces canadiennes. C'est vraiment la base. C'est ce qui conduit les opérations. Si on ne prend pas en compte
le renseignement avant de positionner nos propres troupes, on risque justement de
faire face à l'ennemi à des endroits où on n'était pas nécessairement préparé à le faire, fait que c'est vraiment une question de protection de nos propres forces et également, ça nous permet d'avoir l'avantage sur l'ennemi si on sait où est-ce qu'il se trouve et comment il opère.
NARRATEUR :
Les officiers du renseignement font beaucoup de rédaction. Tôt dans leur carrière, ils sont appelés à transmettre de l’information à un auditoire très haut placé. Ils doivent devenir à l’aise rapidement et présenter l’information avec assurance.
CAPT. CHLOÉ VACHER :
C'est la possibilité de prendre part au cycle décisionnel. Donc on est amené à
briefer des commandants, parfois même des généraux qui, eux par la suite, vont devoir prendre des décisions pour la planification et l'exécution de missions opérationnelles, que ce soit au Canada ou à l'étranger. Donc, l'officier de renseignement a vraiment un rôle crucial dans ce cycle décisionnel. Et c'est quelque chose qui est extrêmement gratifiant.
Dans le cas de mon déploiement, j'ai eu la chance de travailler au centre d'opérations
aériennes de la coalition au Qatar, puis j'étais sur place pendant l'opération d'évacuation des non-combattants d'Afghanistan en août 2021. C'est une opportunité qui était absolument incroyable puisque pour la première fois, j'étais vraiment dans le feu de l'action et mes actes avaient vraiment des conséquences sur le terrain. Donc passer des renseignements qui sont à la fois cruciaux et à temps, c'est quelque
chose qui est extrêmement important et qui a permis de faciliter l'effort d'évacuation des civils.
Une carrière dans les Forces armées canadiennes pour moi, c'est la meilleure
carrière qu'on puisse choisir. Il y a constamment de nouveaux défis à relever, de très belles opportunités également qui s'offrent à nous, On construit des liens, toujours avec les gens avec qui on travaille, des liens qui vont durer pour toute la vie. Puis c'est sûr que j'ai l'intention de continuer dans ce métier jusqu'à ce que la retraite me force à partir.